La stéatorrhée désigne des selles dont le taux lipidique est anormalement élevé. Mise en évidence par des symptômes et des tests médicaux, la stéatorrhée peut être associée à une infection passagère, une maladie de mal digestion ou une maladie de l’intestin (syndrome de malabsorption). Comment la soigner ?
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Une diarrhée n’est pas toujours signe de maladie !
Il ne faut pas confondre la diarrhée passagère, dont les causes sont infectieuses (qui disparaît en 2 à 4 jours) et la diarrhée chronique, qui dure plusieurs semaines et nécessite une consultation chez un médecin gastro-entérologue. Après analyse des selles, apparait une concentration anormale en lipides : la diarrhée est alors dite graisseuse ou de malabsorption. Elle est abondante, luisante et plutôt claire. On parle de stéatorrhée lorsque la quantité de graisses contenue dans les selles est supérieure à 7 grammes par 24 heures.
La stéatorrhée peut aussi survenir en cas de pathologie de mauvaise digestion. Le diagnostic peut alors révéler un dysfonctionnement du pancréas, organe responsable de la fabrication des enzymes chargées de diluer les graisses pour les rendre absorbables via l’intestin : une pancréatite chronique ou un cancer du pancréas peuvent être les causes d’une stéatorrhée. De même les calculs biliaires, une fibrose kystique ou une cirrhose peuvent induire une diarrhée chronique.
Enfin, la stéatorrhée compte parmi les causes du syndrome de l’intestin irritable autrement nommé SII. Seuls l’entretien avec votre gastro-entérologue et les résultats d’un bilan sanguin détermineront le diagnostic exact, les corrections alimentaires ou un traitement.
Les symptômes associés à la stéatorrhée
Gonflements, douleurs abdominales, crampes, nausées, vomissements sont les symptômes les plus courants de la stéatorrhée. Les carences (calcium, magnésium, vitamines A, D, E et K, folates, B12, zinc et sélénium), la perte de poids malgré des apports alimentaires, l’anémie et la fatigue soudaine doivent alerter : elles accompagnent souvent la stéatorrhée qui finit par altérer la santé globale des patients.
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Le syndrome de malabsorption
Parlons des deux maladies intestinales chroniques issues du syndrome de malabsorption parfois causes de la stéatorrhée.
La maladie cœliaque
L’intolérance au gluten
La maladie cœliaque est une maladie auto-immune caractérisée par une intolérance aux protéines contenues dans le gluten (blé, seigle et orge). Parmi les causes, on avance souvent la génétique. La maladie est décelée via ses symptômes et ses carences. Le diagnostic complet est établi après endoscopie (on cherche des lésions et la présence de cellules inflammatoires) et une recherche d’anticorps sériques anti-endomysium de type IgA et antitransglutaminase.
Traiter la maladie cœliaque
Le régime sans gluten reste le meilleur traitement de cette maladie de l’intestin. Les patients devront éviter les aliments industriels et dérivés. Le suivi par un médecin gastro-entérologue est primordial.
La maladie de Crohn
Un syndrome inflammatoire
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Chez certains patients, on décèle Crohn suite à une infection bactérienne ou virale ou la mise en évidence d’une intolérance alimentaire. Au-delà de la diarrhée chronique, les symptômes de la maladie de Crohn se caractérisent par des douleurs abdominales, du sang dans les selles et des lésions (fissures anales, abcès…) L’ulcération de la muqueuse intestinale est un risque de la maladie et les complications (occlusion à l’intestin) nécessitent une chirurgie.
Traitement de la maladie de Crohn
Si la stéatorrhée est maîtrisée, elle ne requiert pas de régime spécial, mais si la stéatorrhée est sévère, l’alimentation préconisée vise à limiter le travail digestif en modifiant l’apport en matières grasses. Les corticoïdes et les immunosuppresseurs traitent les poussées de la maladie et favorisent les rémissions. En cas de tabagisme, le sevrage est indispensable.
Un train peut en cacher un autre…
Les symptômes associés à la stéatorrhée nécessitent l’interprétation des bilans sanguins et examens médicaux par un médecin, garantie d’un bon diagnostic, a fortiori, d’un traitement adéquat.
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