Des fortes hausses de prix sont prévues sur plusieurs paquets de cigarettes à compter du 1er janvier 2024. Ce réajustement des tarifs, lié à l’augmentation des taxes impactant les fabricants et au gonflement des marges de certains industriels, n’est pas au goût des buralistes, qui craignent une montée en puissance du marché parallèle.
L’évolution des prix du tabac
Le porte-monnaie des fumeurs va prendre un coup à l’ouverture de 2024. Dès le 1er janvier, les prix de plusieurs paquets de cigarette vont connaître une nouvelle augmentation significative, allant de 50 centimes à 1 euro de plus. Dans le détail, le tarif des News Rouge, Lucky Strike, Winston Classic ou Camel Filters va passer de 11 à 11,50 euros, tandis que le seuil des 12 euros sera atteint concernant le paquet de Philip Morris Bleue, et même franchi pour les Marlboro Red (12,50 euros). Cette hausse des prix n’épargne pas le tabac à rouler et à chauffer, bien au contraire. Ils figurent même en tête des augmentations les plus importantes, avec +1,20 euro s’agissant de la blague de 30 grammes de Fleur du Pays, et jusqu’à +1,50 euro pour la blague de 30 grammes Interval, qui sera désormais proposée à 17,50 euros. Ce réajustement des tarifs n’est pas lié au plan anti-tabac présenté par le gouvernement il y a un mois, qui compte notamment porter le prix du paquet de cigarettes à 13 euros d’ici 2027. Il s’explique plutôt par l’association de deux facteurs. Le premier est l’inflation, qui augmente automatiquement la fiscalité du tabac. Pour rappel, les taxes représentent 80% du prix de chaque paquet. En parallèle, certains fabricants refusent de rogner sur leurs marges, et, in fine, répercutent la hausse des taxes qu’ils subissent sur les prix des paquets. Résultat : l’objectif de l’exécutif de fixer le paquet à 12 euros dans deux ans va d’ores et déjà être dépassé.
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Impact sur le porte-monnaie des fumeurs
Une mauvaise nouvelle pour les fumeurs, mais également pour les buralistes, qui affirment que ce nouveau gonflement des tarifs va renforcer le commerce illicite. « On savait qu’il y aurait une hausse de prix, car un rattrapage était prévu pour le tabac à rouler et le tabac à chauffer. Mais là, une étape a été franchie, on atteint des sommets inquiétants qui vont conduire les consommateurs à se tourner vers le marché parallèle », alerte la Confédération des buralistes. On peut toutefois se demander si les tarifs de 2024 auront le mérite de faire baisser le nombre de fumeurs. Si le président de l’Institut Santé, Frédéric Bizard, reconnaît la « corrélation » entre hausse des prix et baisse de la consommation, il pointe une limite. « En France, depuis cinq ans, on a augmenté à peu près de 37% le prix du paquet de 20 cigarettes. Il est passé de 8 euros à 11 euros. On aurait dû avoir une baisse de 15%, on a eu une baisse de 5% », précise-t-il. Frédéric Bizard affirme également que la progression des tarifs du tabac agit comme « un répressif sur les pauvres ».